Ce samedi à 19h15, dans l’émission «Salut les Terriens», animée par Thierry Ardisson sur Canal Plus, une jeune femme en burqa, soutenue par Roland Dumas, fait face à Jean-François Copé et Michel Cymes.
Résumé d’un débat dont certains extraits ont été dévoilés en avant-première par Jean-Marc Morandini.
C’est vers l’âge de 13 ans que Dalila commence à se poser des questions. Elle achète un Coran, ainsi qu’un livre sur les femmes du prophète Mahomet. Puis, comme elle le raconte : «Ma soeur et moi, on a commencé à apprendre la religion et on l’a aimé. (…) On a appris à devenir musulmane». Dès lors, la question du voile ne tarde pas à se poser.
Dalila se présente sous les traits d’une musulmane modérée, rejetant l’idéologie salafiste et qualifiant de «très grave», «le système saoudien et tous les systèmes des pays arabo-musulmans». Pour autant, concernant le voile, elle se réfère sans aucune gêne, aux écoles juridiques islamiques qui préconisent que «l’on ne doit rien voir, même pas les yeux».
Pour Dalila, le voile intégral est «une prescription religieuse». Comme elle l’explique à Thierry Ardisson, «la vérité est qu’il y a des règles. On les suit et on se pose même pas de question». Des propos témoignant d’un certain obscurantisme et que l’animateur amalgame avec la tradition catholique du poisson le vendredi…
Jean-François Copé intervient alors pour rappeler tout d’abord que la France est «une démocratie laïque», ce qui signifie que «les règles de la communauté (doivent être) subordonnées aux règles de la République. Et parmi les règles de la République, il y a celle du vivre ensemble. Or, pour que l’on puisse vivre ensemble, il faut que l’on connaisse l’identité de l’autre. Le premier élément de l’identité, c’est le visage. Ce n’est pas le voile qui est en cause, mais c’est le fait d’avoir le visage intégralement dissimulé».
Le voile intégral dérange M. Copé, Président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, pour deux raisons essentielles : «la première, c’est la question du respect des femmes. Et la seconde, c’est la question de la sécurité». En outre, il se plaît à rappeler que «le voile intégral est interdit au Pèlerinage de la Mecque» et que le Président du CFCM, M. Dalil Boubakeur, «nous a dit que le port du voile intégral n’était pas une prescription religieuse». Ce qui entraîne une réaction immédiate de Dalila : «En France, ceux qui représentent l’Islam, comme Dalil Boubakeur, je suis désolé, il n’a aucune science déjà…».
Médecin et présentateur du Magazine de la santé sur France 5, Michel Cymes intervient à son tour pour partager sa conviction que le «voile intégral est une négation totale de la personnalité. Dans le cas de Dalila, c’est peut être un choix personnel, mais on ne peut pas nier que dans un grand nombre de cas, c’est le mari qui va imposer à sa femme qu’aucun autre homme que lui ne peut voir ni ses mains ni son visage».
Jean-François Copé surenchérit : «Lorsqu’on me dit que c’est ma liberté de porter un voile intégral, je rappelle qu’il y a des libertés qui sont interdites. On n’est pas libre de se balader totalement dénudés. On n’est pas libre de se balader en détenant des armes, de la drogue… Il y a évidemment des interdictions. C’est comme ça qu’on organise une société».
Dépourvu d’argument, Roland Dumas intervient alors pour lancer un pavé dans la marre… «C’est exactement le raisonnement qu’on a connu avec les législateurs de Vichy». Consterné, M. Copé lui répond : «Vous savez ce que c’était la législation de Vichy ? Elle conduisait des hommes à la mort. Comment osez-vous faire des comparaisons comme celle là ? Vichy, c’était d’interdire à des hommes et à des femmes d’accéder à des professions, d’envoyer leurs enfants à l’école, c’était des arrestations et des déportations, ça n’a rien à voir avec ce sujet».
Paul OHLOTT
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