Sarkozy agite la menace d'un tsunami migratoire
En pleine surenchère identitaire, le chef de LR affirme que les Français craignent de devoir renoncer à «leur mode de vie».
Des migrants par millions «qui sont derrière et qui poussent» aux frontières de l’Europe. Des «malheureux» qui n’ont qu’un seul rêve, «venir en Europe», dans les pays qui leur offrent «les plus confortables prestations sociales». Et des Français «angoissés» qui se demandent s’ils vont «pouvoir continuer à vivre» dans leur pays. Comme dans tous les discours qu’il prononce depuis le début de la crise des réfugiés qui bouscule l’Europe, Nicolas Sarkozy a agité mercredi soir, avec des accents apocalyptiques, la menace d’un tsunami migratoire.
Il s’exprimait devant quelques centaines de sympathisants et élus Les Républicains (LR), rassemblés à Reims pour les journées parlementaires du parti. Emporté par son élan, il est allé jusqu’à brandir le spectre d’une planète peuplée, en 2050, de «30 milliards d’habitants» (les démographes en annoncent 10 milliards, ce qui est déjà beaucoup). Lapsus révélateur d’une volonté de dramatisation.
A la faveur du drame syrien, l’ancien chef de l’État veut convaincre ses sympathisants qu’ils ont pour guide un visionnaire qui ne craint pas de nommer les problèmes. Un stratège capable d’affronter les immenses défis géopolitiques du moment. L’objectif de cette surenchère verbale est surtout, il s’en cache à peine, de reconquérir les électeurs du Front national.
«Mode de vie» menacé
C’est ainsi l’ex-président martèle qu’il ne faut pas être dupe du «mensonge» des dirigeants européens qui parlent de se répartir 120 000 migrants, alors qu’ils n’ignorent pas qu’ils sont infiniment plus. Ces dirigeants, Sarkozy venait tout juste de les quitter : avant de rejoindre Reims mercredi soir, il participait, à Bruxelles, à une réunion des responsables des droites européennes (PPE). Au cours de cet échange qui précédait le sommet des chefs d’Etats et de gouvernements, le polonais Donald Tusk, président du Conseil européen n’aurait pas caché ses inquiétudes sur l’évolution de la crise migratoire. Alors, Sarkozy enfonce le clou. Il se fait porte-parole des Français qui se demandent, selon lui, si on n’est pas en train de «les abandonner» et s’il leur sera encore permis, demain, de «transmettre ce qu’ils ont reçu en héritage» : «leur langue», «leur culture» et «leur mode de vie».
Pour le candidat non encore déclaré à la primaire de la droite, c’est l’occasion de ressortir tout l’attirail de sa campagne de 2012 : l’éloge des frontières et de l’identité nationale, menacé par cette espace Schengen qu’il convient de «refonder». «Toute la journée, on nous demande de respecter la diversité. Nous demandons qu’on respecte d’abord notre identité», s’est emporté l’orateur.
Face au désastre annoncé, Sarkozy se fait fort d’apporter «des réponses structurelles» en faisant de Frontex, «une force européenne pour garder nos frontières», en «supprimant la liberté de circuler pour tous les étrangers non communautaires en Europe» et en affirmant que «tout réfugié a vocation à rentrer dans son pays une fois la guerre terminée». Il a par ailleurs de nouveau suggéré la création, en Afrique du Nord, de «centres» - il ne dit plus «centre de rétention» - où seraient repérés et pris en charge les vrais demandeurs d’asiles, avant de franchir la Méditerranée.
«Insulte»
Ces «angoisses» françaises, Nicolas Sarkozy avait donné aux militants LR l’occasion de les exprimer en répondant au questionnaire qui leur a été soumis la semaine dernière. En conclusion de son discours, le chef de LR s’en est pris très vivement à ceux qui ont critiqué cette initiative. Une manifestation «d’intolérance» et une «insulte» pour les militants, a-t-il précisé, visant implicitement le député européen Alain Lamassoure. Ce dernier, proche d’Alain Juppé, avait estimé que ce questionnaire jouait sur «la peur, la crainte des étrangers» justifiant, in fine «tous les préjugés xénophobes».
Devant des sympathisants - qu’on a connus, en d’autres temps, nettement plus enthousiastes - Sarkozy s’est posé en défenseur désintéressé du parti, de ses élus et de ses militants face aux ambitions personnelles des candidats à la primaire. Il prétend «protéger» le parti de cette primaire et exige qu’il n’en soit plus question, au moins jusqu’aux élections régionales de décembre. Une injonction qui devrait laisser totalement indifférents les équipes d’Alain Juppé, de Bruno Le Maire et de François Fillon.
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Bien vu. (si vous aussi vous angoissez à l'idée d'aller dans l'enseigne avec votre conjoint on vous conseille de lire cet article pour que tout se passe bien)
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