PHILIPPE GOULLIAUD.
AFP.
Lâché par les deux tiers de ses députés, le leader centriste s'apprête à lancer un parti qu'il veut hors de la majorité présidentielle.
FRANÇOIS BAYROU va
compter ses amis. Et, dans cette tourmente, le président de l'UDF ne peut plus s'appuyer que sur une toute petite poignée de fidèles. Après le comité exécutif, hier soir, le bureau politique et le conseil national du parti centriste se réunissent ce matin, dans un climat d'incertitude, marqué par l'hémorragie des parlementaires.
À l'ordre du jour du conseil national qui se tient à la Mutualité, haut lieu de la gauche à Paris : l'analyse des résultats de la présidentielle, la préparation des législatives et, la question qui fâche, la transformation de l'UDF en un Mouvement démocrate. Dans le droit fil de la campagne du candidat centriste qui prétendait dépasser
« les vieux clivages droite-gauche », ce nouveau parti se veut libre et indépendant de la majorité présidentielle.
Mais la quasi-totalité des 29 députés UDF sortants contestent, souvent violemment, la stratégie suivie par Bayrou. Ils lui reprochent d'avoir dangereusement penché pour Ségolène Royal au second tour en disant qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy. Ils ne le suivront pas dans
« l'aventure » du Mouvement démocrate, selon l'expression de l'« ami d'hier », Maurice Leroy. À son tour, le député européen Jean-Louis Bourlanges a annoncé hier qu'il n'adhérerait pas au Mouvement démocrate,
« qui, sous couleur d'élargissement, représentera une nouvelle étape dans la voie du rétrécissement du parti ». « Ce sera l'UDF plus un changement de sigle et moins ses parlementaires », ironise Bourlanges. Le député maire de Rouen, Pierre Albertini, et le sénateur de la Mayenne Jean Arthuis sont venus hier soir demander «
une clarification politique », sans laquelle ils n'iront pas au Mouvement démocrate.
Marque déposée
À l'opposé, Anne-Marie Comparini, député du Rhône, se veut confiante
: « Nous avons enregistré déjà plus de 10 000 pré-adhésions au Mouvement démocrate en à peine trois jours, et sans trop de publicité », affirme-t-elle dans
La Croix. Pour Gilles Artigues, l'un des quatre députés fidèles à François Bayrou,
« les quelque sept millions d'électeurs centristes du premier tour ne se sont pas évaporés ». Il est indispensable qu'ils puissent voter pour un candidat porteur de ces valeurs, confie-t-il.
Le député de la Loire est très sévère contre les députés UDF ralliés qui pourraient bien avoir un adversaire démocrate dans leur circonscription.
« Ils vont devoir signer un document qui les engage à voter tous les budgets de la législature. Ils seront ficelés », pronostique Artigues, qui, au vu des résultats du premier tour, se dit
« très confiant » dans les chances du Mouvement démocrate de conserver un groupe dans la prochaine Assemblée. La marque « Mouvement démocrate » a été déposée à l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi).
En charge des questions statutaires, Didier Bariani assure que
« l'UDF dans sa dénomination, ses statuts et son règlement reste totalement intacte. Elle sera membre fondateur, ou partie constituante, du Mouvement démocrate » au côté d'autres formations. Hier, Corinne Lepage a annoncé que son mouvement, Cap 21, s'y joindrait. Comme le député européen et ex-secrétaire national des Verts Jean-Luc Benhamias. Alors que la bataille de l'appellation UDF fait rage entre pro-Bayrou et centristes pro-Sarkozy, le nom « UDF-Mouvement démocrate » a été déposé au ministère de l'Intérieur. Et c'est sous ce nom que se présenteront les candidats aux législatives.
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Lâché par les deux tiers de ses députés, le leader centriste s'apprête à lancer un parti qu'il veut hors de la majorité présidentielle.
FRANÇOIS BAYROU va compter ses amis. Et, dans cette tourmente, le président de l'UDF ne peut plus s'appuyer que sur une toute petite poignée de fidèles. Après le comité exécutif, hier soir, le bureau politique et le conseil national du parti centriste se réunissent ce matin, dans un climat d'incertitude, marqué par l'hémorragie des parlementaires.
À l'ordre du jour du conseil national qui se tient à la Mutualité, haut lieu de la gauche à Paris : l'analyse des résultats de la présidentielle, la préparation des législatives et, la question qui fâche, la transformation de l'UDF en un Mouvement démocrate. Dans le droit fil de la campagne du candidat centriste qui prétendait dépasser
« les vieux clivages droite-gauche », ce nouveau parti se veut libre et indépendant de la majorité présidentielle.
Mais la quasi-totalité des 29 députés UDF sortants contestent, souvent violemment, la stratégie suivie par Bayrou. Ils lui reprochent d'avoir dangereusement penché pour Ségolène Royal au second tour en disant qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy. Ils ne le suivront pas dans
« l'aventure » du Mouvement démocrate, selon l'expression de l'« ami d'hier », Maurice Leroy. À son tour, le député européen Jean-Louis Bourlanges a annoncé hier qu'il n'adhérerait pas au Mouvement démocrate,
« qui, sous couleur d'élargissement, représentera une nouvelle étape dans la voie du rétrécissement du parti ». « Ce sera l'UDF plus un changement de sigle et moins ses parlementaires », ironise Bourlanges. Le député maire de Rouen, Pierre Albertini, et le sénateur de la Mayenne Jean Arthuis sont venus hier soir demander «
une clarification politique », sans laquelle ils n'iront pas au Mouvement démocrate.
Marque déposée
À l'opposé, Anne-Marie Comparini, député du Rhône, se veut confiante
: « Nous avons enregistré déjà plus de 10 000 pré-adhésions au Mouvement démocrate en à peine trois jours, et sans trop de publicité », affirme-t-elle dans
La Croix. Pour Gilles Artigues, l'un des quatre députés fidèles à François Bayrou,
« les quelque sept millions d'électeurs centristes du premier tour ne se sont pas évaporés ». Il est indispensable qu'ils puissent voter pour un candidat porteur de ces valeurs, confie-t-il.
Le député de la Loire est très sévère contre les députés UDF ralliés qui pourraient bien avoir un adversaire démocrate dans leur circonscription.
« Ils vont devoir signer un document qui les engage à voter tous les budgets de la législature. Ils seront ficelés », pronostique Artigues, qui, au vu des résultats du premier tour, se dit
« très confiant » dans les chances du Mouvement démocrate de conserver un groupe dans la prochaine Assemblée. La marque « Mouvement démocrate » a été déposée à l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi).
En charge des questions statutaires, Didier Bariani assure que
« l'UDF dans sa dénomination, ses statuts et son règlement reste totalement intacte. Elle sera membre fondateur, ou partie constituante, du Mouvement démocrate » au côté d'autres formations. Hier, Corinne Lepage a annoncé que son mouvement, Cap 21, s'y joindrait. Comme le député européen et ex-secrétaire national des Verts Jean-Luc Benhamias. Alors que la bataille de l'appellation UDF fait rage entre pro-Bayrou et centristes pro-Sarkozy, le nom « UDF-Mouvement démocrate » a été déposé au ministère de l'Intérieur. Et c'est sous ce nom que se présenteront les candidats aux législatives.
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