Le Nobel de physique attribué au Français Serge Haroche et à l'Américain David G. Wineland
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | • Mis à jour le
Le Nobel de physique a été attribué, mardi 9 octobre à Stockholm, au Français Serge Haroche et à l'Américain David J. Wineland pour leurs travaux sur la physique quantique et les photons.
Le jury les récompense pour "leurs méthodes expérimentales novatrices qui permettent la mesure et la manipulation des sytèmes quantiques individuels".
"Les lauréats ont ouvert la voie d'une nouvelle ère d'expérimentation dans la physique quantique en démontrant l'observation directe de particules quantiques individuelles sans les détruire", précise le communiqué de l'Académie royale des sciences de Suède.
Serge Haroche, 68 ans, avec son collègue de l'Ecole normale supérieure (ENS) Jean-Michel Raimond, a en 2008 réussi à observer le passage du quantique à la physique classique sur un petit paquet de photons, des grains de lumière. Pour cette expérience, ils ont utilisé un dispositif (une cavité tapissée de miroirs), capable de piéger pendant très longtemps des photons, ainsi qu'une méthode d'observation des photons qui ne les perturbe que très peu. Ils ont ainsi pu observer le passage des photons d'un état atypique du monde quantique à un état correspondant parfaitement à la physique classique, un phénomène appelé "décohérence" qui s'est déroulé sous leurs yeux.
Comme Serge Haroche, David Wineland, né en 1944, a travaillé dans le domaine de l'optique quantique, "étudiant l'interaction fondamentale entre la lumière et la matière", selon le comité Nobel.
Les deux lauréats se partageront la récompense de huit millions de couronnes suédoises (929 000 euros).
Serge Haroche a confié mardi avoir du "mal à réaliser" qu'il venait d'obtenir le Nobel de physique, confiant avoir dû s'asseoir sur un banc quand il a reçu en France l'appel de l'Académie royale des sciences de Suède. Il a remercié ses plus proches collègues, "sans lesquels il n'aurait pu obtenir le prix".
Lire le portrait de Serge Haroche publié par Le Monde en 2009.