lundi 7 juin 2010

Culture en péril

En 2008, le gouvernement conservateur canadien multiplie les gestes à l’encontre des artistes et de la culture. Le ministre du Patrimoine, James Moore, en rajoute en déclarant que dorénavant la culture doit être au service de la politique, au service de l’unité canadienne.

À la lumière de cette attitude inquiétante de la part du ministre Moore, et du gouvernement Harper, un regroupement d’artistes citoyens commence à craindre que seuls les projets cadrant dans l’idéologie et les valeurs conservatrices soient désormais considérés et par le fait même, subventionnés.

Ces artistes jugeant que la minorité francophone du Canada ne doit pas rentrer dans le rang décident de prendre actions et de réaliser une vidéo dénonciatrice des pratiques douteuses du gouvernement canadien. Leur message est clair : les artistes québécois ont réellement besoin de ces programmes et considèrent qu’il est impératif de les remettre en place le plus rapidement possible.

Michel Rivard, Stéphane Rousseau et Benoît Brière, des artistes québécois bien connus, ont uni leurs efforts pour produire cette vidéo illustrant jusqu’où pourrait mener un gouvernement conservateur majoritaire dans le domaine de la culture, vidéo qui sera déposée sur YouTube le 18 septembre 2008. (Rivard, Michel. 2008.) Dans ce document on voit un artiste, Michel Rivard, qui se présente devant un jury anglophone pour tenter d’obtenir une subvention afin de faire connaître ses chansons à l’extérieur du pays. Malheureusement, la communication entre les anglophones et l’artiste francophone est à son plus bas niveau.

En date du 7 juin 2010, elle aura été visionnée 695 625 fois et reprise sur plusieurs blogues ou sites Internet par des individus supportant (ou non) la cause des artistes.
Ce geste posé par ces artistes citoyens aura eu pour effet la prise de position sur le Web de plusieurs autres citoyens, regroupements ou journalistes professionnels. La page web du blogueur Marc Gauthier « Culture en péril avec Michel Rivard, Benoit Brière et Stéphane Rousseau » (Gauthier, Marc. 2008) ou le billet « Clip de Rivard et cie… Clip anonyme? » du journaliste Alain Brunet (Brunet, Alain. 2008) illustre bien le phénomène. Cet exercice de relation publique fut extrêmement efficace et a suscité de nombreuses réactions dans les médias traditionnels.

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Bibliographie

Brunet, Alain. 2008. Clip de Rivard et cie… Clip anonyme?
22 septembre 2008. En ligne. URL : http://blogues.cyberpresse.ca/brunet/2008/09/22/clip-de-rivard-et-cie-clip-anonyme/. Consulté le 7 juin 2010.

Gauthier, Marc. 2008. Culture en péril avec Michel Rivard, Benoit Brière et Stéphane Rousseau. En ligne. URL : http://www.marcgauthier.com/blog/2008/09/20/culture-en-peril-avec-michel-rivard-benoit-briere-et-stephane-rousseau/. Consulté le 7 juin 2010.

Rivard, Michel. 2008. Culture en péril. En ligne. URL : http://www.youtube.com/watch?v=UrATQeLLKX0. Consulté le 7 juin 2010. video

dimanche 6 juin 2010

Chacun a droit à son histoire

par Annie Laforest



Internet bouleverse l’univers des communications et remet en question les pratiques des médias traditionnels. Je dirais même que depuis la venue du Web 2.0, la profession journalistique doit être vue comme une profession en transition ou en mutation. Tout citoyen peut devenir journaliste et par le pullulement des nouveaux médias, peut trouver un auditoire réceptif à son message.

Je ne cherche pas l’événement qui me fournirait l’occasion de sortir mon cellulaire et de capturer « LA » photo ou « LES » images qui pourraient faire le tour de la Terre, mais je suis heureuse que d’autres le fassent librement.

Aujourd’hui, tout le monde peut s’exprimer ou reporter la nouvelle sans égard à son statut, à son style d’écriture, souvent sans respecter les principes de factualité ou d’objectivité. Mais au-delà de ces accrocs aux conventions, cette presse libre nous offre un autre regard sur le monde. Un regard libre et nécessaire!

«Si entre 1830 et la fin du XIXe siècle, une conception non partisane et strictement factuelle de l’information a progressivement gagné en légitimité, le “reportage objectif” n’est pas pour autant devenu la norme dominante du journalisme aux États-Unis. Schudson montre bien qu’au début du XXe siècle, contrairement à beaucoup d’idées reçues, le principe de la narration — le fait de “raconter une belle histoire” — était supérieur à celui de la factualité — “donner les faits” et seulement les faits. Ainsi, désireux de “raconter des histoires”, les journalistes se montraient moins enclins à restituer sommairement les faits qu’à les interpréter à leur manière en élaborant un style d’écriture personnel susceptible de plaire au plus grand nombre. » (Estienne, Yannick. 2007.)

Sur Internet, chacun peut « raconter son histoire », la réécrire, la filmer et la diffuser de la façon qu’il juge la plus adéquate. Chacun y va de son commentaire. Il est vrai que cette libéralisation de l’information peut donner lieu à certains débats sur la place publique, de par la façon dont le contenu est repris et diffusé, de par le respect des règles, usages et procédures à respecter.

Cet article que j’ai consulté dernièrement sur Cent Papiers, le journal citoyen du Québec pour la francophonie, en est un exemple. Le blogueur Allain Jules y publie un texte intitulé « Assaut d’Israël : conséquences et inconséquences » dans lequel il a repiqué des photos et une vidéo provenant de SkyNews, un média multiplateforme réputé. Ce contenu est réutilisé sur son blogue personnel (Jules, Allain. 2010) et la vidéo est re-publiée sur sa page YouTube (Jules, Allain. 2010), sans autorisation apparente ni lien quelconque vers la source. Il y a certes lieu de se questionner sur la forme, mais selon moi, ce genre d’information doit se démultiplier.

Ce genre de démarche m’amène cependant à me demander si le journalisme tel qu’on le connaît aura toujours sa place dans le fait divers et dans la couverture de l’actualité. Et si les médias tels qu’on les connaissait avant le Web 2.0 peuvent continuer à occuper la même place qu’ils occupaient auparavant.

Interrogé le 2 juin 2010 lors de la conférence All Things Digital, en Californie, Steve Jobs a affirmé d’entrée de jeu que les médias jouent un rôle important pour la société. « Une de mes croyances est que toute démocratie dépend d’une presse en santé, a dit Steve Jobs. Je ne veux pas que nous devenions un pays de blogueurs. Nous avons besoin du contenu éditorial plus que jamais. » (Munger, Michel. 2010)

Quoi qu’il en soit, tous ces changements peuvent apporter une valeur ajoutée à l’univers des communications et à la profession journalistique. Le journalisme citoyen se base sur l’information de proximité en se concentrant sur des faits ignorés par les médias existants ou délaissés par les institutions locales. (Élien, Rachelle. Délice, Frantz. 2008) À mon avis, toute source d’information est valable lorsqu’elle suscite le dialogue et inspire la réflexion.

--Bibliographie

Élien, Rachelle; Délice, Frantz. 2008. Vers un journalisme citoyen en Haïti. Media Development. Vol.55 Issue 2, p.21-26.

Estienne, Yannick. 2007. « Le travail de journaliste Web ». Le journalisme après Internet. Paris: L'Harmattan. Coll. Communication et Civilisation, pp. 167-185.

Jules, Allain. 2010. «Assaut d’Israël: conséquences et inconséquences». 1 juin 2010. En ligne. URL : http://www.centpapiers.com/assaut-d%E2%80%99israel-consequences-et-inconsequences/14758/. Consulté le 04/06/2010.

Jules, Allain. 2010. MASSACRE ISRAÉLIEN. 31 mai 2010. En ligne . URL : http://www.youtube.com/user/allainjules. Consulté le 04/06/2010.

Munger, Michel. 2010. Steve Jobs défend les médias traditionnels. 03/06/2010. En ligne. URL : http://www.canoe.com/techno/nouvelles/archives/2010/06/20100603-091355.html. Consulté le 04/06/2010.

dimanche 30 mai 2010

Le téléphone intelligent au service de la culture

par Annie Laforest

L'homme a parfois tendance à occulter le fait que l’introduction d’une technologie nouvelle peut bouleverser en profondeur nos sociétés. Une des innovations technologiques qui est au cœur de ce processus actuel de transformation est la venue du téléphone intelligent. Bien plus que de nous permettre de communiquer, ce petit appareil nous ouvre à tous les réseaux. Et l’univers culturel n’y échappe pas. Comme l’écrit Pascal Lardellier, « la culture, qui n'est pas pure abstraction, est faite d'idées matérialisées. Les oeuvres prennent toujours une forme concrète, tributaire des inventions d'une époque. À ce titre, les évolutions techniques entraînent souvent d'importantes révolutions culturelles.» (Lardellier, Pascal. 2006.)

Les évolutions techniques entraînent souvent
d'importantes révolutions culturelles.

D’écran en écran, nous dérivons vers une communication renouvelée qui se déploie dans un mode de vie différent. De l’écran du téléviseur, nous sommes passés à celui de l’ordinateur pour aboutir à l’écran miniaturisé d’un téléphone intelligent qui tient dans la paume de notre main. On appelle même ce dernier le « troisième écran ». (Frieden, Robert. 2009)

Ce téléphone portable (aussi appelé Smartphone ou ordiphone) intègre les fonctions d'un ordinateur de poche. Il permet la navigation web, l'enregistrement d'informations, la gestion des emails, la lecture des vidéos et l'installation de programmes. (Dicodunet. 2010.) Sur Wikipédia, on peut lire que le téléphone intelligent « est un téléphone mobile disposant aussi des fonctions d'un PDA. Il peut aussi fournir les fonctionnalités d'agenda/calendrier, de navigation web, de consultation de courrier électronique, de messagerie instantanée, de GPS, etc. »(Wikipédia. 2010) Cet ordinateur miniature possède de multiples fonctionnalités multimédias (appareil photo, lecteur MP3, player vidéo) et l’accès à haut débit mobile. Il permet aussi l’installation d’applications additionnelles. Ces « apps » comme on les appelle, peuvent être développées par le fabricant, par l'opérateur, mais aussi par n'importe quel autre éditeur de logiciel ou individu qui en verrait l’utilité dans son domaine d’activité. De ce fait, un communicateur aguerri ou encore un responsable touristique ou culturel trouvera sûrement dans ces nouvelles applications, des fonctions ou utilités qui pourraient vite se transformer en une valeur ajoutée dans sa stratégie communicationnelle.

Revoir sa façon de faire

Avec ce type d’appareil, n’importe quel quidam peut se transformer en redoutable « correspondant sur le terrain » qui a le pouvoir de reporter la nouvelle, de pousser « son » message vers le récepteur de « son » choix. La quantité astronomique de personnes qui utiliseront cette technologie dans l’avenir obligera certaines directions ou autorités à décloisonner leurs règles, j’en suis fortement convaincue. Dans son article scientifique, « Lock Down on the Third Screen: How Wireless Carriers Evade Regulation of Their Video Services », Robert Frieden utilise d’ailleurs une judicieuse métaphore pour qualifier le pouvoir qui se cache derrière ce troisième écran. Il le compare, et résume son utilisation à celle d’un simple couteau suisse.

Wireless handsets have begun to function more like mobile computers providing consumers a third screen alternative to televisions and larger desktop and laptop computers. […] The Wireless third screen has the potential to offer users mobile access to everything the Internet can provide […] Wireless handsets have become an electronic Swiss Army knife capable of exploiting ICE convergence and easily toggling between first, second, and third generation Wireless functions. […] the Wireless handset can switch between legacy functions and new features that can convert the handset into a mobile computer terminal, television set, and platform for access to most multimedia content. (Frieden, Robert. 2009. 1-5.)

Mais comment un si petit appareil peut remplacer et réunir plusieurs technologies et services dans le creux d'une seule main? L’expérience de M. Ward relatée dans un article du Wall Street Journal le démontre bien.

On his frequent business trips to Asia and Europe, Mr. Ward usually leaves the laptop behind in his hotel room. During visits with customers and manufacturing partners, he uses his iPhone to check his email, visit Web sites and tap into his company's accounting, shipping and customer-relationship-management records through an online service offered by NetSuite Inc. of San Mateo, Calif. When he's on planes, he watches episodes of "Lost" and "The Office" on the iPhone's 3.5-inch display, rarely cracking his MacBook Air anymore to watch DVDs -- a big plus in economy-class seating. (Wingfield, Nick. 2008.)

D’où l’on soit et où l’on va, nous sommes connectés en permanence et réceptifs à tout message. Imaginons maintenant que monsieur Ward, qui est un adepte du marketing internet, décide de participer à un colloque qui se tient au Québec sur le sujet. Durant le vol qui le mène à Montréal, il sort son téléphone pour découvrir le portrait des spécialistes qu’il entendra. Il découvre Michelle Blanc, blogueuse réputée du Québec, et décide d’en savoir davantage à son sujet. Il s’inscrit donc à son blogue et à son Twitter bien entendu. Il arrive à destination à 16 h et se dirige vers son hôtel, hôtel qu’il avait choisi et réservé par Internet, il en va de soi…

Michelle Blanc, de son côté, assiste à la première du spectacle Totem du Cirque du Soleil. Fascinée par la beauté de ce qu’elle voit, elle sort son iPhone et décide de prendre quelques images et vidéos qu’elle expédie virtuellement à ses fans.

Monsieur Ward, qui débarque à Montréal pour la première fois et qui ne sait trop quoi faire des deux prochaines soirées, reçoit sur son Smartphone ces commentaires de Michelle :

Premier message de Michelle Blanc qui commente en direct
le spectacle Totem du Cirque du Soleil sur Twitter.

Vous pouvez suivre les échanges en cliquant sur les liens ci-dessous.

(Blanc, Michelle. 2010.)

Le show Totem du Cirque du Soleil va débuter = wouhouhou
http://twitter.com/MichelleBlanc/status/13036568565
1iere portion de Totem http://twitpic.com/1j7sr1
http://twitter.com/MichelleBlanc/status/13036947373
3e portion de #Totem http://twitpic.com/1j7v51
http://twitter.com/MichelleBlanc/status/13037418225
4e portion de #totem http://twitpic.com/1j7wbl
http://twitter.com/MichelleBlanc/status/13037637415
Les asiatiques sur monocycles a#totem sont trop cute et bonne
http://twitter.com/MichelleBlanc/status/13037890554
Photo #totem jonglerie http://twitpic.com/1j816o
http://twitter.com/MichelleBlanc/status/13038580180
Photo jonglerie 2 #totem http://twitpic.com/1j83vz
http://twitter.com/MichelleBlanc/status/13039113614
Acrobates #totem http://twitpic.com/1j856q
http://twitter.com/MichelleBlanc/status/13039371430
Entracte de #totem et jusqu’à présent : WOW quel spectacle et la foule qui grippe sur le CH en même temps
http://twitter.com/MichelleBlanc/status/13041472685
Les clowns #totem http://twitpic.com/1j8il2
http://twitter.com/MichelleBlanc/status/13041953968
Show son Lumière jonglerie #totem http://twitpic.com/1j8np7
http://twitter.com/MichelleBlanc/status/13042891422
Que dire de #totem? Lepage les artistes costumes éclairage musique scenographie tout etait parfait et merveilleux
http://twitter.com/MichelleBlanc/status/13045455291

Monsieur Ward reçoit aussi des extraits vidéo transmis par le iPhone de madame Blanc.

Extrait vidéo du spectacle Totem du Cirque du Soleil,
pris par Michelle Blanc avec son iPhone, lors de la conférence de presse.
Pour visionner la vidéo, cliquez sur ce lien :

http://www.dailymotion.com/video/xcw1z5_cirque-du-soleil-totem-extrait-du-s_creation#from=embed?start=2


Grâce à cette technologie, monsieur Ward a découvert et suivi en direct l’évolution d’un spectacle qu’il ne connaissait pas et qui, selon les commentaires qu’il en tire, vaut vraiment le déplacement. Sans hésitation, il prend son téléphone, recherche la billetterie en ligne qui lui permettra d’acheter son billet et de réserver son fauteuil pour le lendemain.

Permettre ou non l’utilisation de téléphones intelligents durant les spectacles?

Comme je le mentionnais un peu plus haut, l’ampleur que prend cette nouvelle technologie transformera notre façon de faire et obligera sans doute la modification de certaines règles. Par exemple, l’interdiction de filmer ou d’utiliser son téléphone lors de prestations culturelles. Devrait-on permettre ou non l’utilisation de téléphones intelligents durant les spectacles? (Blanc, Michelle. 2010. http://www.michelleblanc.com/category/web-mobile/) Je crois que oui, tout comme le suggère Michelle Blanc, blogueuse professionnelle dont je reconnais tout particulièrement le travail de défrichage et d’éducation qu’elle effectue plus précisément en matière de Web 2.0.

Le téléphone au service de la culture et du tourisme

L’industrie touristique a déjà emboité le pas en ce qui concerne l’utilisation du téléphone intelligent pour mousser ses activités et faciliter la découverte de leur territoire par les utilisateurs de cette technologie. La Normandie a vu son industrie touristique recevoir un coup de pouce à ce niveau avec une toute nouvelle application développée pour être utilisée de concert avec les téléphones intelligents du type iPhone ou Blackberry. (Canoé. 2010.) Imaginez si en plus, on permettait aux consommateurs de commenter en direct leur découverte. Ou si, à tout le moins, l’industrie développait ses propres applications, plus restrictives peut-être, mais qui augmenterait encore plus la visibilité et le travail de ses artisans. Ce serait sûrement une formule gagnante!

Une application sur votre téléphone intelligent
vous guidera à travers la Normandie.
Pour l'obtenir, allez à cette adresse :
http://www.seine-maritime-tourisme.mobi/

Accompagnons l'effet «millenials» !


Les entreprises et les professionnels de la communication n’ont d’autres choix que de s’adapter à la génération « millenials », celle qui désigne la génération Y ou numérique, des individus nés entre 1980 et 1990, car selon une étude récente réalisée par Symantec sur 200 responsables technologiques en entreprise […] près d’un « millénial » sur deux communique avec ses collègues par messagerie instantanée, contre moins d’un sur quatre parmi les professionnels plus âgés. (Mailhes, Laetitia. 2008)

Déjà que la génération montante privilégie cet outil technologique dans ces communications, elle le fera encore plus avec toutes les applications qui s’y ajoutent au fil des jours. Dans le journal Le Devoir du 31 décembre 2009 on pouvait lire un article qui titrait : « L'“app”, application pour téléphone intelligent » : Un objet « dématérialisé » qui modifie la façon de communiquer, de s'informer, de travailler, de jouer, de cuisiner... (Deglise, Fabien. 2009)

À la mi-décembre, soit près d'un an et demi après son ouverture dans les univers virtuels, l'AppStore, le magasin en ligne du géant américain de l'informatique et artisan hégémonique de cette prolifération d'applications en format mobile, a franchi en effet la barre des 115 000 applications mises à la disposition des accros du portable. Il n'en existait que 500 à son ouverture.

Le rythme est effréné. Désormais, les 30 millions de consommateurs qui fréquentent ces lieux — c'est quatre fois la population du Québec — s'exposent à près de 8000 nouveaux programmes chaque mois, au-delà de 260 par jour. Des « apps » qui cherchent à s'immiscer dans toutes les strates de la culture (jeux, diffusion de films, visite de musée, écoute de la télé, lecture du dernier bouquin à la mode ou du quotidien du coin), mais aussi de l'activité humaine (socialisation en ligne, gestion d'équipement à distance, appel d'un taxi). (Deglise, Fabien. 2009)

Bien plus que l’outil ou la technologie dont il est question dans cet essai, nous devons en plus envisager toutes les potentialités qui paveront les nouvelles autoroutes de l’information grâce aux diverses applications qui découleront de cette technologie et à l’usage qu’en feront les utilisateurs.

Qu’on le veuille ou non, le téléphone intelligent nous ouvre à de nouvelles avenues et l’autorisation de son utilisation dans les salles de spectacle ou dans certains événements culturels devrait être considérée. Reste à voir s’il monopolisera notre quotidien par la surcharge informationnelle qu’il générera, mais une chose est d’ores et déjà évidente, il participe à la transformation de l’univers des communications publiques à un point tel que nous voyons poindre un nouveau paradigme à l’horizon.

BIBLIOGRAPHIE

Blanc, Michelle. 2010. Cirque du Soleil, première et médias sociaux. [En Ligne] http://www.michelleblanc.com/2010/04/29/cirque-du-soleil-premiere-medias-sociaux/. Consulté le 29 mai 2010.

Blanc, Michelle. 2010. Permettre ou non l’utilisation de téléphones intelligents durant les spectacles? [En Ligne] http://www.michelleblanc.com/category/web-mobile/. Consulté le 29 mai 2010.

Canoé. 2010. Application GPS. La Normandie facilement avec un téléphone intelligent. Canoe.ca. 22/03/2010 [En Ligne] http://www.canoe.com/techno/nouvelles/archives/2010/03/20100322-150111.html. Consulté le 29 mai 2010.

Deglise, Fabien. 2009. L'« app », application pour téléphone intelligent. Journal Le Devoir. [En Ligne] http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/280292/l-app-application-pour-telephone-intelligent. Consulté le 28 mai 2010.

Dicodunet. 2010. Téléphone intelligent – Smartphone. [En Ligne]. http://www.dicodunet.com/definitions/multimedia/telephone-intelligent.htm Consulté le 29 mai 2010.

Frieden, Robert. 2009. Lock Down on the Third Screen: How Wireless Carriers Evade Regulation of Their Video Services. Conference Papers – International Communication Association. Communication & Mass Media Complete. p1-34 (En ligne) http://search.ebscohost.com/login.aspx?direct=true&db=ufh&AN=45286928&lang=fr&site=ehost-live. Consulté le 28 mai 2010.

Lardellier, Pascal. 2006. Le pouce et la souris: enquête sur la culture numérique des ados. Paris : Fayard, pp. 37-50.

Mailhes, Laetitia. 2008. « La génération numérique transforme l'entreprise ». Les Échos.fr. [En Ligne]. URL: http://www.lesechos.fr/management/actu/4743233.htm. Consulté le 29 mai 2010.

Wikipédia. 2010. [En Ligne] http://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9l%C3%A9phone_intelligent. Consulté le 28 mai 2010.

Wingfield, Nick. 2008. Time to Leave the Laptop Behind. The Wall Street Journal. Oct. 27, 2008; [En Ligne] http://online.wsj.com/article/SB122477763884262815.html. Consulté le 29 mai 2010.

vendredi 28 mai 2010

Faut-il avoir une confiance absolue envers Wikipédia?

par Annie Laforest

Wikipédia est une encyclopédie libre, disponible sur le web et écrite par les internautes, qui suscite un débat sur la fiabilité de son contenu. Dans le cadre d’une enquête intitulée « La révolution Wikipédia, les encyclopédies vont-elles mourir ? », un groupe d’étudiants français du master de journalisme de Sciences-Po s’est posé cette question et a testé notamment la fiabilité et la réactivité de l’encyclopédie. « Les étudiants en ont notamment conclu que Wikipédia « doit être un outil parmi d’autres, qui ne doit pas supplanter les autres outils d’accès à la connaissance ». (Aguila, Nicolas. 2007)

Wikipédia s’est d’ailleurs résignée en 2005 « à instituer de plus en plus de définitions ‹ protégées ›, c'est-à-dire des pages où toute nouvelle modification doit désormais être approuvée par un arbitre - une sorte de rédacteur en chef, en somme. » (Lapointe, Pascal et Josée Nadia Drouin. 2007)

En 2006, j’ai personnellement utilisé cette encyclopédie en ligne à titre de contributeur sans avoir lu au préalable les règles et conditions d’utilisation. Le texte que j’avais proposé à l’époque fut refusé, car jugé promotionnel.

J’ai donc rapidement compris que toute contribution (ajout de définition ou de texte) qui est ajoutée par un utilisateur, et qui est considérée comme trop subjective ou publicitaire par Wikipédia, sera rapidement rejetée.

Malheureusement, ces principes d’utilisation ne semblent pas toujours uniformes et respectés dans leur intégralité. Je me demande aujourd’hui si ces règles et conditions sont appliquées de façon équivalente pour tous les types de contributeurs. Il semblerait bien que non, car certains utilisateurs corporatifs parviennent à publier du contenu promotionnel de manière à accroître leur visibilité sur ce site. Voici un extrait d’un article publié sur le blogue « Books » qui le démontre bien :

(…) Dans l'article anglais consacré à la malaria, le chapitre « Rapid antigen tests » (tests antigène rapide) s'ouvre par cette publicité directe : « OptiMAL-IT détecte rapidement falciparum jusqu'au niveau de 0,01% de parasitémie et son absence jusqu'au niveau de 0,1 % ».

Partie intégrante de l'article de Wikipédia (qui se flatte de respecter la « neutralité de point de vue »), cette publicité gratuite est donc diffusée auprès des 55 millions de visiteurs de la version anglaise de « l'encyclopédie libre ». (Books. 2010)

Malgré cela, Wikipédia demeure à mon avis, une encyclopédie en ligne fiable qui se démarque par la quantité, la variété et la qualité des informations qu’on y retrouve. Mais je lève ici un drapeau jaune sur son utilisation : Wikipédia est un site Web où n'importe qui peut modifier un texte, le corriger, le réduire ou y ajouter des chapitres. C’est aussi un site où un rédacteur en chef, sur une base subjective, peut refuser ou exiger une modification au contenu ajouté. Il est donc sage de demeurer vigilant quant à son utilisation. À mon avis, il est avantageux de la consulter d’office lorsque nous effectuons un travail de recherche sérieux, mais il demeure aussi impératif de valider, de corriger ou de bonifier les informations recueillies.

BIBLIOGRAPHIE

Aguila, Nicolas. 2007. « Wikipédia est-il fiable ? ». Tom’s Guide. En ligne. URL: http://www.infos-du-net.com/actualite/11150-fiabilite-wikipedia.html. Consulté le 28/06/2010.

Books. 2010. De la publicité dans un article de Wikipédia sur le paludisme. En ligne. URL : http://www.rue89.com/books/2010/02/15/de-la-publicite-dans-un-article-de-wikipedia-sur-le-paludisme-138632. Consulté le 28/06/2010.

Lapointe, Pascal et Josée Nadia Drouin. 2007. « Le cas Wikipédia ». in Science, on blogue! Le nouveau monde d'Internet. Québec: Éditions MultiMonde, pp. 93-99